The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Pochette surprise


Well, well...
Les anthologies, c'est toujours comme les pochettes surprise qu'on trouvait avant chez les boulangers. Il y avait parfois dedans de bien beaux jouets, et parfois de grosses merdes, souvent un peu des deux. Cette anthologie ne déroge pas à la tradition.
J'ai toujours beaucoup de mal à chroniquer les anthologies multi-auteurs car il y manque l'élément de synthèse, l'idée force, qu'on peut trouver dans un ouvrage plus monolithique. Alors je vais, comme le font les autres, procéder à un inventaire. A la différence de la plupart des autres, qui chroniquent nouvelle par nouvelle, je mettrai tout ce qui ne m'a pas plu (une bonne moitié) dans un paquet unique sans autre forme de procès.
Qu'y a-t-il de beau et bon dans cette anthologie Solaris ? Que peut-on sans crainte tenter de retrouver dans d'autres recueils ou sur le net ?

The Bowdler strain de James Lovegrove est une nouvelle drôle et absurde sur les armes de guerre non conventionnelles, caractéristique d'une forme de nonsense britannique. Rien d'étonnant de la part de l'auteur du très décalé "Days" et d'une excellente nouvelle dans ce recueil Steampunk. Il y a du Monty Python chez ce Lovegrove, même s'il a aussi écrit le plus contestable "Royaume désuni".

Personal Jesus de Paul di Filippo est très agréable à lire. L'humanité, en contact direct avec la divinité, apprend la sérénité. Le concept est original, la réalisation aussi. On y apprend comment le sexe sauve.

If at first de Peter F. Hamilton est une très bonne histoire. Il s'agit ici d'une construction de carrière comme seule la SF permet d'en imaginer pourvu qu'un grand auteur la serve. Hamilton qui, je le rappelle pour les distraits, est l'auteur entre autres de "L'étoile de Pandore" et de la trilogie "L'aube de la nuit" (que je n'ai jamais chroniquée j'ignore pourquoi), prouve une fois encore qu'il a une imagination débordante, et ici son utilisation du voyage temporel est des plus inédites.

Last contact de Stephen Baxter est un émouvant récit de la fin du monde. Introspectif, intérieur, intime, il touche profondément par la sérénité qui s'en dégage. L'auteur de "Titan" ne pouvait qu'écrire une histoire dans laquelle les humains savent qu'il est inutile de gacher leur énergie à tenter de s'élever contre l'Univers.

Zora and the Land Ethic Nomads de Mary A. Turzillo est une sorte d'enquête policière sur une Mars non terraformée qui devient rapidement très angoissante. Difficile de mettre mieux en évidence à quel point Mars n'est pas adaptée à la vie humaine et combien elle y est fragile et potentiellement éphémère.

The wedding party de Simon Ings est plus un pamphlet qu'une nouvelle. On sait (ou pas) comme l'art engagé me gonfle. La nouvelle vaut surtout par un final étonnant qui rappellera à certains un (mauvais) film de Jennyfer Lynch (la fifille de David, comme quoi...) avec Julian Sands et l'adorable Sherilyn Fenn.

Third person de Tony Ballantyne est peut-être la meilleure nouvelle du recueil. Intéressant traitement du thème du Point de vue en littérature, il décrit une guerre moderne cynique et cruelle, et métaphorise la conscription dans ce qu'elle a de profondément esclavagiste. Uen belle réussite. Je vais garder Tony Ballantyne à l'oeil.

The farewell party de Eric Brown a le défaut d'être un peu trop prévisible. Néanmoins elle suit un rythme narratif parfaitement maîtrisé. C'est une nouvelle agréable à lire, dont le décor cosy donne au lecteur l'impression d'être lui aussi en train de siroter une bière dans un chalereux pub de la campagne anglaise.

Pour le reste : poubelle.

The Solaris book of new science-fiction, Anthologie éditée par Georges Mann

Commentaires

El Jc a dit…
Oui je confirme Sherilyn Fenn est adorable ;o))
Bonne chronique que celle ci. Le fait de mettre en avant des textes de Peter F. Hamilton et de Stephen Baxter donne tout de suite le ton. Quand a Tony Ballantyne, son "Recursion" est depuis un petit moment dans ma liste, et je garde également un oeil ouvert sur ce monsieur. Merci pour cette petite présentation qui me fera très certainement vite ajouter cet ouvrage à ma liste.
Aigo a dit…
Le titre "Solaris" doit être un hommage au roman de Stanislas Lem, j'imagine. Rien à voir avec la revue québécoise du même nom, exception faite que le nom en fut également choisi en hommage au Polonais...?
Gromovar a dit…
@ El Jc : RDV pour la prochaine chronique de Tony Ballantyne.

@ Aigo : Non, Solaris est un éditeur anglais.