L'Ombre sur Innsmouth - Lovecraft illustré par Baranger

Comme deux fois déjà , je signale la sortie d'une adaptation de Lovecraft par François Baranger. Il s'agit cette fois de The Shadow over Innsmouth , ici traduit littéralement L'Ombre sur Innsmouth au lieu du plus traditionnel Le Cauchemar d'Innsmouth . Comme pour les deux adaptations précédentes, je ne vais pas chroniquer un texte connu et maintes fois résumé, analysé, décortiqué. Je te renvoie donc pour l'histoire, lecteur, à la fiche Wikipedia de la nouvelle, fort bien faite si ce n'est qu'à l'instant où j'écris ces mots la version de Baranger ne s'y trouve pas encore. Tu prendras plaisir, j'en suis sûr, à lire la belle préface de Sandy Petersen, notre maitre à tous, à parcourir les rues de la très décatie Innsmouth dans les pas de Robert Olmstead, à pénétrer dans la délabrée Pension Gilman, à contempler la façade du bâtiment abritant L'Ordre ésotérique de Dagon , à côtoyer des Marsh, trop de Marsh. Le "masque d'Innsmouth...

Abondance de biens nuit


Sortie ce mois-ci du recueil de nouvelles de Catherine Dufour "L'accroissement mathématique du plaisir". Une pluie de louanges tombait sur l'ouvrage avant même sa sortie, et elle s'est transformé en cataracte depuis.
On trouvera de longues et bonnes critiques par exemple ici :
Chez Efelle
Chez Nebal
Chez Mr Cafard

Mais, en dépit de la grande qualité de plusieurs des nouvelles qui composent "L'accroissement", je dois à la vérité de dire que j'ai été déçu par l'assortiment, présenté partout comme intégralement bon (à l'exception reconnue d'une seule nouvelle).
Concentrons-nous sur les réussites :

"L'immaculée conception" est clairement le chef d'oeuvre du recueil. Plongée oppressante dans une grossesse non désirée terrifiante de dureté, c'est le genre de texte qui vous coupe le souffle et ne vous le rend que très progressivement.

"Mémoires mortes" est un grand texte sur la mort et la virtualité. A lire pour la tristesse douce qu'il procure.

"La lumière des elfes" et "L'accroissement mathématique du plaisir" sont deux superbes textes sur l'art et la folie qu'il peut susciter chez ses amateurs. On peut penser au Rilke de "Lettres à un jeune poète", au Somoza de "Clara et la pénombre".

"Vergiss mein nicht" et "Le Jardin de Charlith" sont deux nouvelles très joliment écrites, mais trop courtes pour être vraiment convaincantes.

"Mater Clamorosum" est charmant comme un petit conte.

"Kurt Cobain contre Dr No" est intéressant sur un plan biographique et il est présenté d'une manière particulièrement originale. J'ai donc aimé.

"La liste des souffrances autorisées" et "L'amour au temps de l'hormonothérapie génique" avec leur style cyberpunk ironique sont à la fois amusantes et surprenantes. De la vraie bonne matière de nouvelles. D'ailleurs, globalement, les nouvelles de SF sont les plus réussies.

Le reste ne m'a pas passionné. Trop parodique, trop court pour contenir une histoire, trop "à la manière de...", en un mot trop dispensable.

Au final, le menu est plaisant, mais à condition de pouvoir renvoyer certains plats.

L'accroissement mathématique de plaisir, Catherine Dufour

Commentaires

Anonyme a dit…
Tu n'as pas aimé la Perruque du Juge et Je ne suis pas une légende ?
Gromovar a dit…
Je ne les trouve pas mauvaises, simplement un peu faciles.
Cedric Jeanneret a dit…
Combien de nouvelles (approximativement) restent ils que tu n'as pas aimés ?
Gromovar a dit…
10 (50% des textes et moins de 50% des pages). Pas catastrophique, mais pas à la hauteur du dithyrambe. Ce n'est pas un mauvais recueil, mais ce n'est pas l'alpha et l'oméga dont tout le monde parle (après, ce que j'en dis...).
Anonyme a dit…
Toi, tu n'aimes pas les pastiches... ;)

J'ai adoré l'ensemble du recueil. Rien à jeter en ce qui me concerne (sauf une, oui, bon, et encore...).
Gromovar a dit…
Je crois que je dois bien le reconnaitre ;-)