Yal Ayerdhal in Bifrost 118 - La fin de la guerre éternelle

Dans le Bifrost 118 il y a les rubriques habituelles. Critiques des nouveautés, scientifiction and so on. Il y a aussi un édito d'Olivier Girard qui rend un hommage appuyé et émouvant à Yal Ayerdhal , un grand de la SF française qui nous a quitté il y a dix ans et dont je me souviens de le gentillesse et de la capacité d'attention à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, appartenait à ce milieu qui était le sien et qui est le nôtre. Dans le Bifrost 118 , il y a   donc un gros dossier sur Yal Ayerdhal (qu'on appelait entre nous simplement Yal) . Un dossier sur l'homme actif et en colère qu'il était, de ses combats pour le droit des auteurs à son militantisme intelligent (il y en a) . Dans le  Bifrost 118  il y a aussi une plaisante nouvelle de Yal Ayerdhal,  Scintillements . Il y raconte comment finit la "guerre éternelle" entre deux civilisations galactiques qui n'auront jamais pu communiquer. Dans un écho déformé de Lem ou d'Haldema...

Ahnenerbe


"Le grand jeu" est une histoire publiée dans l'excellente collection "Série B" de Delcourt. Cette collection se spécialise dans des récits efficaces, accrocheurs, pimentés de fantastique, comparables à ce que sont les séries B au cinéma. Je parlerai un autre jour de deux autres superbes représentants de cette collection : "Le testament du docteur M" et "Le céleste noir".
"Le grand jeu", surnom donné à l'espionnage dans les romans dédiés, est situé dans une réalité uchronique. La paix a été signée en 1941 entre l'Allemagne et les Alliés. Seule l'Union Soviétique est toujours en guerre.
Cela aurait pu suffire à placer un récit prospectif. Mais ce monde alternatif, et par certains côtés steamsomething, superbement dessiné par Léo Pilicovic, est doublement alternatif; il est aussi le berceau de forces occultes, qui ont participé à la guerre. Le crash inexpliqué d'un zeppelin de ligne au-dessus du pôle mettra tous les services secrets du monde en ébullition. Et là, Pécau, le scénariste, se déchaine en puisant son inspiration dans "Le matin des magiciens" de Jacques Bergiér et Louis Pauwels. Cet ouvrage cultissime décrit, entre autres délires, ce qui seraient les origines occultes du nazisme. Ce thême a été souvent traité dans la littérature ou le cinéma (penser à Indiana Jones I) car il s'avère que nombre de membres importants de la SS appartenaient à des sociétés secrètes et que certain adhéraient à des théories farfelues, telles que celle de la "Terre creuse" (pour ceux que ça intéresse il y a un article pas mal fait ici).
Pour savoir ce qui s'est passé au pôle, des expéditions partent, alors que les services luttent les uns contre les autres pour être les premiers sur zone. Entre réalité alternative, science alternative, politique alternative, ce récit est un vrai moment de plaisir jubilatoire. C'est outré comme une vrai série B, et on y prend le même plaisir régressif à éprouver des émotions brute de fonderie. Vont aimer cet album ceux qui aiment les uchronies, ceux qui aiment les théories occultes à la Hellboy, ceux qui ont pris du plaisir en visionnant le "Planet terror" de Robert Rodriguez (d'ailleurs l'une des fausses bandes-annonces, réalisée par l'immense Rob Zombie, pour être diffusée avec le film s'intitule Werewolf women of the SS, on est exactement dasn le ton). Je ne déflore pas mais on va de rebondissement en rebondissement. C'est du grand spectacle.
Le grand jeu, t1 Ultima Thulé,
Le grand jeu, t2 Les dieux noirs, Pécau, Pilipovic

Commentaires

Aigo a dit…
"La paix a été signée en 1941 entre la France et les Alliés"

Ce ne serait pas entre l'Allemagne et les Alliés, par hasard?
Gromovar a dit…
Tout à fait. C'est corrigé maintenant.
Munin a dit…
Tiens, j'étais passé à côté de cette collection de Delcourt. Mais vu que je suis largué, aujourd'hui, en BD, c'est pas très étonnant. Ton article me donne envie de réessayer du Pécau.
Gromovar a dit…
Ca devrait te plaire.