Daryl Gregory : I’m Not Disappointed Just Mad AKA The Heaviest Couch in the Known Universe

Conseil aux nouveaux auteurs : Faites attention quand vous plaisantez en ligne. Imaginez, vous faites une blague sur l’écriture d’une histoire ridicule, quelque chose que vous n'écririez jamais ; ce n'est qu'une bonne blague jusqu’à ce qu’un éditeur en entende parler et vous demande d’écrire cette histoire. Il y a quelques années, sur un site, je disais à quel point Iain Banks était mon écrivain préféré mais que si je devais écrire un space opera, ce serait sur deux fumeurs défoncés qui manquent la guerre interstellaire parce qu’ils essaient de déplacer un canapé d’un bout à l’autre de la ville. Jonathan Strahan est alors intervenu et a dit : Je publierais ça. Ha ha ! Très drôle. Il a alors ajouté : Non, vraiment. Plus tard, on s’est croisés à une convention, et il m’a dit : Alors, cette histoire façon Iain Banks ? Et voilà, c'est fait ! Je sais, c’est une histoire absurde, mais en ces temps sombres... Sachez juste qu’elle a été écrite avec beaucoup d’amour et d’admir

New brave new world


Parution de la version française de "Counting Heads". Ce roman a reçu d'excellentes critiques anglo-saxonnes et il était très attendu. Honnêtement, je suis un poil déçu.
Ca commençait pourtant très bien. Tellement autre, tellement innovant qu'il m'a rappelé le choc qu'avait été il y a 20 ans la lecture de "Neuromancien". David Marusek est un fantastique spéculateur, extrême, mais aucune de ses spéculations ne parait trop délirante pour être plausible à terme. Et il invente dans tous les azimuts. Qu'on me suive : nanotechnologies intégrées au corps (bien mieux qu'une prise neurale), nano extrusion d'objets (pas d'humain à la fab'), intelligences artificielles (de vraies personnages), classes de clones ad hoc (l'humain généraliste est sous-efficient), communautés égalitaires et classes antagonistes, développement du spam (700 millions de messages sur boite vocale), publicité constante de la vie privée (des abeilles aussi ennuyeuses que des journalistes), contrôle social fascisant (biométrie ADN permanente), emplois qui enculent (à tous les sens du terme), entreprises virtuelles et/ou nomades, proxys personnels, etc... Il y en a plein d'autres, c'est un feu d'artifice (notamment des nanobots combattants qui rappelent, l'intelligence en plus, "Les légions immortelles" de Scott Westerfeld). L'invention technique est foisonnante et l'imagination sociale encore plus, ce qui n'est pas peu dire. On visite un monde, et il est décrit dans des détails si nombreux qu'il semble que Marusek en revient.
Là où le bât blesse, c'est sur l'histoire. Il manque à ce roman une histoire principale qui file la métaphore. Certes il y a bien un récit principal, mais il est trop délayé et les multiples détours qu'il emprunte paraissent souvent bien cosmétiques. A la fin de ma lecture j'ai eu la même impression qu'après "Perdido Street Station", celle d'un background magnifiquement détaillé (parfait pour un jeu de rôle) mais où un scénario intéressant est encore à placer.
Un paradis d'enfer, David Marusek

Commentaires

Gromovar a dit…
J'ai dit du mal de Perdido Street Station. Pardon TiberiX je me couvre la tête de cendres.