The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Une belle plume


Voila ce qu'aurait écrit Robert E. Howard dans un épisode de Conan : "La route partait vers l'est vers Léonitra", voici ce qu'écrit Merjagnan : "Quant à la route, elle n'a pas l'audace d'affronter le massif. Elle préfère bifurquer vers le sud, à moins d'un lancer de galet des murailles. Elle sillonne plus loin entre deux montagnes qui se tournent le dos. Après avoir fait ses adieux à la vallée de Samarante, elle vadrouille le long d'une faille sinueuse, celle qu'on appelle la Méandre. Là, elle passe quatre à cinq jours de marche à ruser avec un précipice haut de neuf mille mètres avant de se lasser et de couper brusquement en ligne droite à travers le désert. C'est seulement au terme d'un périple de huit cent kilomètres qu'elle atteint Léonitra".
"Les tours de Samarante", premier roman de Norbert Merjagnan, est une indéniable réussite stylistique.
Sur une trame scénaristique très classique, l'auteur pose une plume de grande qualité. Les descriptions, très visuelles, invoquent à l'esprit des images de BD. On peut littéralement voir la ville de Samarante, ceinturée de déserts. On peut voir son architecture baroque et sa population polymorphe. On pense à "Dune" entre autres.
J'attends maintenant avec impatience un roman plus ambitieux où ce talent pourra se déployer pleinement.
Les tours de Samarante, Norbert Merjagnan

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