The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Ophidienne


Grand choc personnel que la lecture de "Serpentine". Ce recueil de nouvelles fantastique est le livre que j'ai tenté d'écrire à plusieurs reprises sans y parvenir.
Dans cette réédition d'un recueil paru en 2004 chez la défunte Oxymore, Mélanie Fazi, jeune traductrice littéraire, réunit quelques perles, rares et belles, de celles qu'on place autour des camées, camée qui orne la superbe couverture. L'esthétique est gothique, au sens le plus parfait du terme.
Ceci dit, qu'y a-t-il sous cette couverture ? Une collection de nouvelles exquises. Elles sont émouvantes et fines, les personnages y sont développés avec justesse et délicatesse (Mélanie Fazi parvient même à faire d'une maison de famille un personnage à part entière), le fantastique intervient comme une simple anomalie en vision périphérique. Toutes sont bonnes, certaines sont excellentes. Dans celles-ci (Nous reprendre à la route (on dirait le titre d'une chanson de Dolly, pour les connaisseurs), Rêves de cendre, Matilda) Mélanie Fazi décrit parfaitement l'adolescence et ses troubles, et la culture rock de la jeune femme explose dans des ambiances qui, loin d'être de simples poses, apportent un fond crédible au récit (c'est vraiment le livre que j'ai plusieurs essayé d'écrire avant de l'abandonner, dépité). Serpentine et Petit théâtre de rame sont très urbaines et, de nouveau, j'ai été étonné par la justesse de l'observation. Mélanie Fazi a un oeil qui sait voir. Puis d'autres encore, plus classiques mais plaisantes à lire aussi (il n'y a étrangement qu'Elegie qui m'ait laissé de marbre mais je n'ai pas le privilège d'être une maman, ceci explique peut-être cela).
Serpentine est beau (je ne galvaude pas le mot, c'est beau comme ce beau dont les grecs pensait qu'il ne pouvait qu'abriter le bon), Serpentine est juste, vous devez acheter Serpentine sinon vous resterez pour toujours des béotiens. Du coup moi je vais aller acheter "Notre Dame des Ecailles", son second receuil.
Serpentine, Mélanie Fazi

L'avis d'Efelle

L'avis de Tigger Lilly

L'avis d'El Jc

Commentaires

El Jc a dit…
Je viens de le terminer à l'occasion de sa sortie en poche chez Folio SF. Je partage entièrement ton avis. Ce recueil est une petite merveille et les textes qui le compose sont de petites gourmandises à déguster sans modération.
arutha a dit…
Alors bien sûr, si tout le monde s'y met.
Gromovar a dit…
Elle est forte Mélanie, et en plus elle est plutôt aimable.