Yal Ayerdhal in Bifrost 118 - La fin de la guerre éternelle

Dans le Bifrost 118 il y a les rubriques habituelles. Critiques des nouveautés, scientifiction and so on. Il y a aussi un édito d'Olivier Girard qui rend un hommage appuyé et émouvant à Yal Ayerdhal , un grand de la SF française qui nous a quitté il y a dix ans et dont je me souviens de le gentillesse et de la capacité d'attention à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, appartenait à ce milieu qui était le sien et qui est le nôtre. Dans le Bifrost 118 , il y a   donc un gros dossier sur Yal Ayerdhal (qu'on appelait entre nous simplement Yal) . Un dossier sur l'homme actif et en colère qu'il était, de ses combats pour le droit des auteurs à son militantisme intelligent (il y en a) . Dans le  Bifrost 118  il y a aussi une plaisante nouvelle de Yal Ayerdhal,  Scintillements . Il y raconte comment finit la "guerre éternelle" entre deux civilisations galactiques qui n'auront jamais pu communiquer. Dans un écho déformé de Lem ou d'Haldema...

Nec Deleatur


Voici un livre que je n'aurais jamais du lire. Titre cryptique et couverture peu engageante ne sont que les moindres de ses handicaps. Le pire est là : il est introuvable en librairie. Frédéric Delmeulle n'a trouvé qu'un éditeur Internet pour publier son premier roman : l'Editeur Indépendant. Chaque exemplaire y est imprimé à la commande et expédié chez vous sous 8 jours. 300 exemplaires vendus et c'est rentable, sinon tant pis. J'aimerais pouvoir dire que mon flair infaillible m'a guidé vers cet ouvrage mais l'honnêteté m'oblige à dire que c'est faux. Le premier roman de Frédéric Delmeulle a bénéficié d'une review élogieuse par Gérard Klein himself, review qui a été à la source d'un buzz important sur le Net, et le murmure a fini par arriver jusqu'à moi (intéresssant de noter qu'une traduction approximative de buzz pourrait être al azif).
Qu'en est-il du texte ? Sur un autre site quelqu'un a écrit que c'est entre Jules Verne et du pulp. Comme je crois que c'est la définition ultime de ce livre je ne vais rien y changer. Ici pas de Hard-SF ou de spéculation sociale ou politique, c'est de la SF à l'ancienne. On vogue entre Lovecraft, "20000 lieues sous les mers" et les strips du Fantôme. Il y a des héros (peu), un mystère, une enquête d'archiviste, une machine, des paradoxes temporels particulièrement bien gérés, un monceau de références, et un amour des livres qui traverse toutes les pages du livre et qui éveille des échos forts chez moi. Le texte est graphiquement violent et il est le fils assumé de la violence du XXème siècle. Les surprises sont nombreuses et l'histoire nous amène toujours dans des directions déroutantes (donnant même la solution d'un mystère historique qui avait agité la France) jusqu'à un twist final ironique. Au final "Nec Deleatur" est très agréable, et très rapide à lire parce qu'on a vraiment envie de savoir comment le héros du livre va se déméler de l'embrouillamini dans lequel il s'est mis. Je ne peux donc que conseiller l'achat et la lecture de ce livre. C'est un vrai plaisir, c'est un soutien à un jeune auteur qui sera peut-être publié la prochaine fois de manière plus conventionnelle, c'est un encouragement pour le site d'Editeur Indépendant, c'est surtout trois bonnes soirées qu'on passe à tenter de comprendre ce qui se trame réellement dans l'écheveau du temps.
Nec Deleatur, Frédéric Delmeulle

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