The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Fragments de rose en hologramme


William Gibson est (était ?) un grand homme. Il a révolutionné la SF avec son premier roman "Neuromancien" qui créa le genre Cyberpunk. La "matrice", représentation sensorielle du réseau de données directement envoyée dans le cerveau humain via une interface neurale, dans laquelle se plongent les pirates informatiques pour des hacks qui peuvent leur couter la vie, est une superbe invention de science-fiction. Il a développé les concepts d'Intelligence artificielle autonome et de constructs (copie d'une personnalité humaine dans un système informatique) - Greg Egan fera, 10 ans plus tard, de la notion de constructs le coeur de son roman "La cité des permutants". Il a enfin imaginé le monde actuel avec une impressionnante clairvoyance alors qu'il a écrit au milieu des années 80. Dans Neuromancien et ses suites il y a les connections mobiles au réseau informatique, l'omniprésence des marques, l'omnipotence de multinationales plus puissantes que des Etats, la banalisation de la pornographie et de ceux qui en font profession, la montée en puissance de l'Asie, l'ultra-violence des gangs, l'innovation permanente en terme de drogues. C'est alors logiquement qu'il a reçu pour ce roman les trois prix les plus prestigieux de la SF : le Hugo, le Nébula, le Philip K. Dick award.
William Gibson est donc un auteur capital dans l'évolution du genre. Aussi il faut saluer l'initiative de "J'ai Lu" qui publie en un seul volume "Neuromancien" et ses deux suites "Mona Lisa s'éclate" et "Comte Zéro", le recueil de nouvelles "Gravé sur chrome" (qui contient la belle histoire d'amour trahi "Fragments de rose en hologramme"), ainsi que des éléments d'analyse. Pour ceux qui n'auraient pas encore lu, c'est une superbe occasion.
Neuromancien et autres dérives du réseau, William Gibson

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