Eric LaRocca - As-tu mérité tes yeux ?

Agnes Petrella est une jeune américaine un peu dans la dèche. Elle est lesbienne aussi, ce qui ne change pas grand chose à l'histoire au début alors que « dans la dèche » en est le point de départ. En ce 26 mai 2000, Agnes, qui a besoin de 250$ pour payer son loyer du mois, poste sur un forum queer une annonce pour mettre en vente un épluche-pomme vieux de plus d'un siècle. Contrairement à ce qui se pratique habituellement, elle a composé pour ce faire un message de presque quatre pages dans lequel elle explique avec force détails à quel point cet épluche-pomme est un élément important de son histoire familiale et donc à quel point aussi il lui est pénible de s'en séparer. Nécessité faisant loi elle s'y est finalement décidée mais, dit-elle, elle ne consentira à vendre l'objet qu'à un collectionneur sérieux (!). Deux jours plus tard, après quelques réponses insultantes, Agnes en reçoit une intéressante d'une certaine Zoe Cross qui dit être intéressée et prêt...

Passer sous l'échelle porte malheur


J'avais décidé de créer ce blog pour ne parler que des livres que je voulais recommander. Mais récemment je n'ai vraiment pas eu la main heureuse (on peut même dire que je suis un peu gonflé par mes lectures récentes), alors je vais me faire plaisir en écrivant ce que je pense de "L'échelle de Dionysos".
Ce thriller (?) m'a été recommandé par un ami féru d'ésotérisme et amoureux passionné de l'Italie. Je pense que ces deux penchants ont guidé son choix, et du coup le mien, vers ce navrant ouvrage.
"L'échelle de Dionysos" est un roman qui ne choisit jamais son sujet et oscille en permanence entre plusieurs. Autour d'une enquête assez convenue sur un tueur psychopathe plus ou moins en série, on trouve des socialistes révolutionnaires, une chronique sociale, un flic drogué, un "robot" qui doit être le fils caché de Robby et du Joueur d'échec, une psychanalyse à la Rika Zaraï, une histoire d'amour pénible. Le background oscille entre la mythologie grecque et l'échelle de Jacob de l'Ancien Testament. Les personnages, italiens, ont presque tous des noms anglais, et leurs motivations sont largement invraisemblables. Enfin, cerise sur le gateau inédite à ma connaissance, les 100 dernières pages (25% du livre) sont une narration de tous les évènements qui se sont produits avant le début de l'affaire et qui y ont conduit, au cas où certains lecteurs n'auraient absolument rien compris. L'équivalent d'une voix-off sur 100 pages, vous en aviez rêvé, Di Fulvio l'a fait.
Au final on a un salmigondis deux fois trop long et passablement ennuyeux. Je pense que Di Fulvio a voulu (dé) montrer des choses, faire de l'art symbolique (le plus pompier de tous) et qu'il a oublié que, comme l'a écrit Oscar Wilde et comme je le radote régulièrement, "Art is quite useless".
L'échelle de Dionysos, Luca Di Fulvio

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