Le mensonge suffit - Christopher Bouix

* AVANT-PREMIERE : SORTIE EN AVRIL, UNE REDIFFUSION AURA LIEU * France, futur proche. Ethan Chanseuil est marié et père de trois enfants. Il est au chômage depuis trois ans. Il est référencé comme citoyen-utilisateur numéro 620.519.367-78. Sa valeur nette d’existence est estimée à 53611 crédits. Pas fameux ! Ce soir il est conduit ligoté, bâillonné, cagoulé sur une scène inconnue. Face à lui se trouve Milo, une IA incarnée dans un corps humanoïde. Des centaines de millions de métaspectateurices les observent virtuellement à travers leurs yeux connectés. Le spectacle – car c'en est un – va durer deux heures, deux heures à l'issue desquelles les spectateurs virtuels devront voter pour ou contre la culpabilité d'Ethan dans le meurtre de son beau-père. L'article L111-1 du Code de l’organisation judiciaire dispose que « Les juridictions judiciaires rendent leurs décisions au nom du peuple français » . Christopher Bouix pousse la chose à son extrême en transformant l'aud...

Contemplation




"L'âge des lumières" est un beau roman. Le dernier opus de Ian MacLeod n'est pas un grand roman d'action, celle-ci y est lente et parcimonieuse. Mais c'est un grand roman car il est superbement écrit.
Uchronie sise pendant une pseudo-période victorienne, "L'âge des lumières" décrit l'ascencion sociale d'un jeune homme pauvre et ses tentatives de transformation du système, alors que, parallèlement, il cherche la vérité sur la mort de sa mère. On y voit comment le système renaît toujours de ses cendres, sous un autre masque.
Dans une Angleterre où l'éther, une forme d'énergie magique, occupe la place du charbon, le système ultra-hiérarchisé des guildes est source d'autant d'inégalités et d'injustices que le capitalisme naissant a pu en créer au XIXème siècle. De plus le progrès crée des déchets qui s'attaquent d'abord aux humains en les transformant en monstres, premières victimes de la pollution d'un âge "industriel". On pense irrésistiblement à l'Angleterre de Dickens en lisant cet ouvrage à la vue des descriptions colorées et précises des bas quartiers de Londres, de la petite ville minière d'où est originaire le héros, des villégiatures dans lesquelles s'amuse la haute société, loin des contingences du peuple. On vit au rythme des mouvements révolutionnaires "socialistes", semblables à ceux qui émaillaient la vie anglaise de la fin du règle victorien, militant, complotant, préparant la Révolution. La Révolution vient, puis repart. Rien n'a vraiment changé.
Le roman de Ian MCLeod est éthéré comme la matière qui est au coeur de son intrigue. Il rend nostalgique et laisse de très bons souvenirs. C'était déjà le cas pour "Les iles du soleil".
L'âge des lumières, Ian R. MacLeod

Commentaires