The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Deux monuments

Même si ce n'est pas du neuf pour moi je ne peux risquer de vous laisser dans l'ignorance de l'existence de ces deux monuments de la littérature de genre. Monuments d'abord par la taille (j'y reviendrai), mais surtout aussi par la qualité de la narration.





Commençons par "Le trône de fer". Monument par la taille : déjà quatre volumes publiés en anglais et trois à suivre jusqu'à la fin de la série (en France ça donne déjà au moins huit volumes, puisqu'il semble que les éditeurs français ne soient pas capables de publier des ouvrages de la même taille que leurs homologues anglo-saxons, à moins que ce ne soit pour de basses raisons mercantiles, je n'ose l'imaginer. Si ?). "Le trône de fer" est un chef-d'oeuvre qui fait immanquablement penser à une avalanche de pierres. A partir d'une intrigue circonscrite à quelques personnages et à quelques lieux se développe une histoire qui englobe tout le monde connu et des dizaines de personnages importants. Comme si un roman qui commençait par une petite histoire dans un village de France en 1912 finissait par raconter l'intégralité de la guerre de 14. Au début donc, nous voyons le duc Ned Stark accepter à contrecoeur la fonction de ministre principal de son ami le roi Robert Baratéon. Tout deux avaient contribué à renverser le roi précédent, un tyran fou et sanguinaire. A partir de cet évènement en apparence trivial, le destin du monde entier va être transformé, et le lecteur est emporté sans pouvoir résister dans le tourbillon qui se déclenche. Pour en savoir plus, courrez et achetez "Le trône de fer".
Note : Pour les personnes allergiques à la magie, il n'y en a que très peu.





Second monument : "L'apprenti assassin". Six volumes en anglais (série close), douze en français (merci messieurs les éditeurs). Cette série est l'antithèse de la précédente. Si "Le trône de fer" c'est du Wagner, alors "L'apprenti assassin" c'est du Chopin. Une longue saga centrée sur un personnage, batard royal, entrainé pour être un assassin au service de la dynastie, le bras armé d'un roi. Doté du pouvoir de se lier à un animal (pouvoir qui peut le conduire au bucher), il formera avec un loup un superbe couple littéraire. Le développement de la personnalité des personnages est d'une extrème qualité. Toutes leurs actions sont cohérentes avec leur personnalité, les doutes et les interrogations de Fitz (l'apprenti assassin) font de lui un des personnages les plus crédibles et les plus attachants que j'ai rencontré dans ma carrière de lecteur, la relation qui l'unit à son loup n'a rien à envier aux grandes passions classiques. En allant chercher "Le trône de fer" pensez à prendre aussi "L'apprenti assassin".
Note : Pour les personnes allergiques à la magie, il n'y en a que très peu.
Le trône de fer, George R R Martin
L'apprenti assassin, Robin Hobb


L'avis d'El JC

Commentaires

Aigo a dit…
Des raisons bassement mercantiles? tout dépend de la définition de cette expression. En fait, il semble pour cette série comme pour celle de Robert Jordan dont j'oublie le nom que la pression d'un lectorat impatient y soit pour quelque chose. Quand on apprend qu'un nouveau tome est paru en anglais, les lecteurs francophones ne peuvent plus attendre. Aussi publie-t-on par segment, au fur et à mesure que le traducteur avance dans son travail.
Gromovar a dit…
Renseignement pris depuis la rédaction de ce persiflage, il semble que la raison principale soit la nécessité d'amortir les coûts de traduction, chose qui serait impossible sur un seul volume à moins de le vendre 50 €.
arutha a dit…
Il n'y a pas si longtemps, je n'aurais jamais osé associer Martin et Hobb (Wagner et Chopin, quelle excellente trouvaille). J'étais alors aussi agacé par l'une que subjugué par l'autre. Puis lentement mon jugement sur Hobb s'est transformé. Je serais tenté de dire aujourd'hui que s'il faut faire une short list des ouvrages de Fantasy à lire, alors il ne faut surtout pas oublier d'y inclure l'un et l'autre.
Gromovar a dit…
Bon courage pour ton nouveau blog et je vais me procurer "Retour au pays" qui m'a l'air bien alléchant.
Tigger Lilly a dit…
Va falloir que j'attaque le second après avoir lu le 1er, d'autant qu'il paraitrait que Robin Hobb sera aux imaginales l'an prochain ^^
Gromovar a dit…
Complètement différent, presque à l'opposé mais de grande qualité imho. Bonne lecture :-)