"Quoi de neuf sur ma pile" fête
ses 10 ans ! Un âge respectable pour un blogueur qui ne l'est pas moins !
Articles passionnants, référencés, toujours argumentés, bref vous connaissez le
topo : "Quoi de neuf
sur ma pile", c'est d'la balle ! Bon anniversaire !
À cette occasion, le tenancier du blog, le fameux Gromovar (qui
contrairement aux apparences ne mord pas, enfin pas trop), m'a proposé d'écrire
un article publié sur son blog. Que voilà une belle occasion de répandre la bonne
parole trekkienne ! Du coup, j'en profite pour livrer ici une critique du
dernier film de la franchise paru sur grand écran, "Star Trek Beyond" ("Star Trek : Sans Limites" chez
nous, paru en août 2016). Treizième film de la saga et troisième film de la
série du reboot lancé
en 2009 par J.J. Abrams, "Star Trek Beyond" avait
fort à faire. Tout d'abord capitaliser sur ce qui avait fait le succès de ses
deux prédécesseurs (malgré un deuxième
épisode pour moi en demi-teinte), tout en essayant de satisfaire les
fans de la première heure en revenant à un ADN Star Trek jusqu'ici un peu
laissé de côté (la SF à Hollywood , à plus forte raison le space-opera,
semblant ne pas pouvoir se passer d'un déluge d'action, sauf rare exception).
Et chose étonnante, alors que les premières images dévoilées
étaient pour le moins inquiétantes (surtout après un premier trailer faisant
tristement penser à un "Fast
& Furious" dans l'espace, ce qui n'a rien de tout à
fait étonnant, le réalisateur, Justin
Lin, ayant réalisé les épisodes 3, 4, 5 et 6 de la franchise
mêlant courses-poursuites et belles pépés), il s'en sort plutôt bien. Bon,
soyons clair tout de suite : oui il y a de l'action. Beaucoup. Le curseur ne
semble pas devoir se rééquilibrer de sitôt vers quelque chose d'un peu plus
posé. Ceci dit, il faut bien avouer que ce déluge mouvementé n'a pas que des
mauvais côtés, témoin cette première demi-heure que j'ai trouvé absolument
ébouriffante (il est sans doute là l'apport principal de Justin Lin, habitué des
scènes d'actions). Sans doute faut-il être un peu trekkie pour y être sensible,
mais tout de même ça envoie du lourd ! Entre la station spatiale Yorktown
proprement renversante (au sens strict du terme) et le sort réservé à
l'Enterprise, mon petit coeur de trekkie s'en est retrouvé tout chamboulé.
Bon, ok, ça aurait bien fait marrer Gromovar mais
quand même.
Et puis d'ailleurs, cette première demi-heure ne propose pas que
de l'action. Les états d'âme du capitaine Kirk, qui candidate à un poste de
vice-amiral, font un joli clin d'oeil au tout
premier film de la franchise. Le Spock de cette réalité alternative
apprend le décès de son alter-ego bien connu (l'occasion d'un hommage tout en
sobriété à Léonard
Nimoy). De petites choses, qui contribuent à faire de ce reboot
une série qui fait sens. Et qui n'oublie pas non plus de reprendre les
"tics" de la saga, comme l'opposition piquante mais respectueuse
et amicale entre Spock et McCoy par exemple.
Et d'ailleurs, si on y réfléchit deux minutes, le scénario de
ce "Star Trek
Beyond" n'est certes pas bien épais mais il reprend ni
plus ni moins qu'un scénario qui aurait tout à fait sa place dans la série : un
appel de détresse, Starfleet réagit, l'Enterprise enquête (sur un de ces fameux
"strange new worlds" chers à la série), tombe dans un piège et essaie
de s'en sortir. Rien d'original certes, mais on est pile dans l'utopie Star
Trek. Alors bien sûr, un scénario de série ne fait pas un scénario de film, et
il faut un peu broder pour durer deux heures. D'où certaines circonvolutions un
peu longuettes qui permettent de montrer que le film a du budget et que les
scènes d'action, on sait faire ! Et là on retombe dans ce qui représente déjà
beaucoup moins le "ton" Star Trek. Aaaah oui, il est loin le
premier film, celui dans lequel on s'extasiait devant l'Enterprise pendant
dix minutes (ça aussi ça ferait bien marrer Gromovar !) et où on
ne tirait que trois fois maximum pendant deux heures et demi... Mais le
space-opera ne se fait plus de cette façon là, il faut s'y faire... En
tout cas, quand bien même le film ne manque pas de défauts, il permet malgré
tout aux amateurs de se mettre quelques petites choses sous la dent en ce qui
concerne la "mythologie" de la saga, avec l'USS Franklin et son
capitaine notamment (et une petite référence à la série "Enterprise" en
prime, série qui n'est pas "effacée" par ce reboot, contrairement aux
autres puisqu'elle se passe avant le film). C'est déjà ça. Et effleure même un
semblant de réflexion avec les motivations du grand méchant, pas
inintéressantes mais trop vite survolées.
Et donc je disais plus haut que cette série de films fait sens,
mais il est tout de même regrettable qu'en dehors de l'équipage de l'Enterprise
(auquel on devra peut-être y ajouter le nouveau et très réussi personnage
féminin de Jaylah,
qui forme ici un duo réjouissant avec Scotty) on ne sente pas vraiment la
consistance de l'univers, en dehors des quelques ajouts minimes cités. Bien sûr
il est plus facile de densifier un monde dans une série TV qu'avec quelques
films espacés de quelques années. Mais j'aimerais bien qu'on retrouve à
l'avenir ce qui fait véritablement l'ADN de Star Trek : de l'exploration,
des races emblématiques (les Klingons, les Romuliens, et bien sûr les
Vulcains. D'ailleurs que sont devenus ces derniers depuis la destruction de
leur planète dans le reboot de 2009 ?), etc... Star Trek est (un peu) redevenu
Star trek avec ce "Beyond" (mais
est-il Gromovar-approved
pour autant ? Le débat n'est pas tranché ! :D ), il ne manque pas grand chose
pour qu'il le redevienne entièrement. L'espoir fait vivre... Mais en attendant
un hypothétique nouveau film, gageons que la future série "Discovery" saura
reprendre entièrement cet ADN à son compte.
Et le plus important dans l'immédiat reste de souhaiter un bon
anniversaire à "Quoi
de neuf sur ma pile" et à Gromovar, keep up the good
work ! ;)
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