Les Yeux Doux - Corbeyran - Colline

Futur indéterminé et résolument glauque. Arsène travaille à la chaîne dans une usine du conglomérat Atelier Universel. « Travaillait » devrais-je dire car, pour avoir pris une initiative afin de corriger une erreur de production, Arsène est renvoyé dès le début de l'album. On ne plaisante pas avec la hiérarchie dans le système tayloro-fordiste de l'Atelier Universel ; FW Taylor lui-même disait  : « On ne vous demande pas de penser ; il y a des gens payés pour cela. » Privé de son emploi, Arsène, qui vit avec sa sœur cadette Annabelle dans un tout petit appartement, devient vite invisible. Physiquement invisible car invisibilisé socialement par la perte de son statut dans un monde qui définit les êtres par leur place dans le système de production. Et la situation va encore s'aggraver pour le frère et la sœur. Anatole Souclavier, lui, travaille pour Les Yeux Doux, le système de surveillance global par caméra qui épie en permanence les citoyens (sujets?) af...

Gloutons et Dragons 1 - Kui - Fantasy fooding


"Gloutons et Dragons" !?! Dafuk ? Puis je lis le nom de l'auteur, Ryoko Kui. Les Japonais sont décidément capables de tout, même et surtout du plus bizarre.
"Gloutons et Dragons 1" est donc le premier volume d'une série de manga seinen qui se propose d'inventer – dixit la 4ème – la gastronomic fantasy.

Tout commence quand Farin, une magicienne humaine, se fait avaler par un dragon. Les membres survivants de son équipe (du moins certains d'entre eux dont son frère, Laios, un chevalier) doivent alors retourner au plus profond du donjon pour sauver Farin avant qu'elle ne soit digérée. Le temps leur est compté. Hélas, plus d'argent ni de provisions. Il va falloir surmonter son dégoût et se nourrir des créatures trouvées dans le donjon même.

On est ici dans le pur dungeon crawl. Un niveau après l'autre. Une porte, un monstre, un trésor. Sauf qu'ici, le trésor c'est souvent le monstre, qu'on va pouvoir, après l'avoir tué, mettre à la casserole.
Racontant l'histoire de personnages archétypaux – le chevalier humain idéaliste, l'elfette mage casse-pieds, le voleur halfling stressé, et le nain sentencieux – "Gloutons et Dragons" fait penser aux tous premiers modules de ADD pour leur caractère basique, au vieux Dungeon Master pour les monstres débités en nourriture, et aux MMORPG pour ces donjons pleins de groupes d'aventuriers qui les arpentent par vagues comme des touristes à Adventureland et qu'on ressuscite presque sitôt tués.

Dessin minimal mais de l'humour (notamment dans le souci de manger sain et de donner du goût), dialogues illustrés graphiquement, l'ensemble n'est pas désagréable à lire mais devient très vite répétitif. Un niveau, un « écosystème », un combat, une recette, recommencer. Je ne regrette pas d'avoir lu cet amusant petit manga mais je ne crois pas me lancer dans le tome 2 – car à la fin du volume, Farin n'est toujours pas sauvée. Après, on sait que je ne suis pas drôle ; le gars du Figaro a adoré, ça amusera les plus jeunes.

Pris d'un élan de générosité, je vous livre la liste des recettes que vous pourrez trouver dans l'ouvrage. Enjoy ! :
  • Pot au feu de scorpion géant et champignon ambulant
  • Tarte aux plantes mangeuses d'homme
  • Basilic rôti
  • Omelette aux mandragores et basilic (car on accommode les restes)
  • Galettes de mandragore et beignets de chauve-souris impériale
  • Variations autour d'une armure mouvante

Gloutons et Dragons 1, Kui

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