Eric LaRocca - As-tu mérité tes yeux ?

Agnes Petrella est une jeune américaine un peu dans la dèche. Elle est lesbienne aussi, ce qui ne change pas grand chose à l'histoire au début alors que « dans la dèche » en est le point de départ. En ce 26 mai 2000, Agnes, qui a besoin de 250$ pour payer son loyer du mois, poste sur un forum queer une annonce pour mettre en vente un épluche-pomme vieux de plus d'un siècle. Contrairement à ce qui se pratique habituellement, elle a composé pour ce faire un message de presque quatre pages dans lequel elle explique avec force détails à quel point cet épluche-pomme est un élément important de son histoire familiale et donc à quel point aussi il lui est pénible de s'en séparer. Nécessité faisant loi elle s'y est finalement décidée mais, dit-elle, elle ne consentira à vendre l'objet qu'à un collectionneur sérieux (!). Deux jours plus tard, après quelques réponses insultantes, Agnes en reçoit une intéressante d'une certaine Zoe Cross qui dit être intéressée et prêt...

Les rêves dans la maison de la sorcière - Lovecraft - Sapin - Pion


Une fois n'est pas coutume, je ne sais pas trop quoi dire sur cet album qui adapte la nouvelle de Lovecraft The Dreams in the Witch-House.

L'histoire est celle de Walter Gilman, un étudiant en mathématiques qui a eu la mauvaise idée de s'installer dans la maison - toujours debout - où vécut la sorcière Keziah Mason, emprisonnée lors des procès de Salem et qui réussit à fuir de sa prison par un moyen jamais élucidé. De nuit en nuit et de rêve sinistre en rêve sinistre, Gilman voit sa santé mentale vaciller en même temps que sa compréhension de mécanismes mathématiques inconnus augmente. Jusqu'à l'indicible.

Peut-on se déplacer à travers l'espace en traversant des angles non-euclidiens ? La sorcière est-elle revenue pour imposer à Gilman un pacte avec le mystérieux Homme Noir (Nyarlathotep) ? Les rats que le jeune homme entend dans les murs ont-ils à voir avec le terrifiant Brown Jenkin, ce rat apprivoisé de la sorcière dont on disait qu'il avait un visage d'homme et une petite barbe ?

Cette nouvelle de Lovecraft, en dépit de sa grande notoriété, n'est pas la meilleure. Mais surtout, si l'album n'est pas déplaisant, si la tension y monte de manière plutôt satisfaisante, si certains choix graphiques (concernant les rêves notamment) sont intéressants, il est toujours imho aussi difficile (impossible ?) de rendre par l'image le pouvoir évocateur de la prose de Lovecraft. La déception, comme d'autre fois déjà, semble être toujours au bout de la lecture.

Alors, pourquoi pas ? Mais si on veut entrer en Lovecraft, je conseillerais plutôt la lecture de la très bonne - et surtout caractéristique - nouvelle Les rats dans les murs.

Les rêves dans la maison de la sorcière, Sapin, Pion, d'après Lovecraft

Commentaires

Raphaël a dit…
Grand admirateur de Lovecraft, je relis souvent “La Maison de la sorcière”, qui a toujours été ma nouvelle favorite. Mais je concède qu'elle est un peu à part dans sa bibliographie.
Gromovar a dit…
Oui. Elle manque un peu de direction.