"L’étrange vie de Nobody Owens" est un roman jeunesse de Neil Gaiman, un « conte gothique » contemporain. Il a été adapté en BD par Gaiman lui-même, avec Craig Russel et quelques amis aux pinceaux. La VF de cette BD est publiée aujourd’hui par Delcourt.
Nobody Owens est un très jeune garçon dont les parents viennent d’être assassinés par un étrange tueur nommé Le Jack. Ignorant du sort de sa famille, le garçon divague, autant par chance que par inadvertance, jusqu’à un cimetière proche, sauvant ainsi sa vie sans même avoir réalisé qu’elle avait été menacée. Il y est recueilli par le couple Owens, deux des nombreux revenants peuplant la nécropole, qui l’élèveront comme leur fils. Les assiste dans cette tâche, Silas, un vampire au grand cœur qui, contrairement aux fantômes du lieu, peut quitter le cimetière pour aller chercher en ville ce dont Nobody a besoin. En effet, le Mal rode toujours à l’extérieur, et Nobody, très jeune et toujours en danger, ne doit sous aucun prétexte quitter son havre de paix. Il grandira donc et apprendra la vie – et tout ce qu’on doit savoir - entre les grilles du cimetière, mais, les années passant, sentira de plus en plus fort l’appel du monde des vivants.
On peut voir dans "L’étrange vie de Nobody Owens" un roman d’apprentissage, et ça l’est peu ou prou. Un roman d’apprentissage mâtiné de surnaturel et d’occultisme. C’est plutôt joliment écrit, et charmant comme Gaiman sait faire. Et le dessin de Russell et ses compères est dans le même ton agréable. Alors, pourquoi pas ?
Il n’en reste pas moins que "L’étrange vie de Nobody Owens" est clairement Jeunesse. Personnages simples, situations à résolution évidente, enjeux triviaux (en dépit de l’enjeu vital que Le Jack fait peser sur Nobody), surnom censé être drôle, bons sentiments à la pelle. C’est gentillet et simple. Essentiellement gentillet et simple. Au point d’en être parfois ennuyeux. Mes expériences dans ce domaine, même si elles sont rares, ne se terminent presque jamais autrement. Une fois encore, je pose un Jeunesse fini en étant sûr qu’il ne me manquera pas et en me disant que l’engouement de certains lecteurs adultes pour ce genre de littérature ne cessera jamais de m’étonner.
L’étrange vie de Nobody Owens, t1, Gaiman, Russell
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