The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

A Aqaba !


"Legend, Part Two", enfin !

La guerre vers laquelle on se ruait dans la Part One a commencé. Menée sur trois fronts, elle ne s’achèvera que par la victoire complète d’un camp et l’anéantissement de l’autre.

En dépit de quelques réticences et de la survivance d’anciennes querelles personnelles qu’il faudra bien solder un jour, au Champ des Ruines, l’ancienne Avalon, Karic rassemble derrière lui tous les templiers, survivants expérimentés du schisme et novices ensemble, quelle qu'ait pu être leur allégeance première. Son charisme et ses hauts faits passés lui offrent même le ralliement des chats et des taupes dont tout indiquait pourtant qu’ils auraient dû rester neutres dans ce conflit de souris qui ne les concerne en rien.
Aidé par une attaque surprise des chauve-souris qui en ont fait leur adversaire principal, prouvant par là même son élection et convaincant les derniers récalcitrants, Karic trouve, après la défaite des muridés volants, les mots, le ton, la posture d’un chef, d’un élu. Habité, enflammé, il prononce les paroles qui forgent l’âme des souris rassemblées pour les batailles de la guerre de libération à venir. Elles seront nombreuses, meurtrières, mais le moral des troupes ne flanchera jamais. Karic est un étendard vivant derrière lequel se regrouper et marcher. Lorsqu’il exhorte ses troupes, dans quelques superbes planches, on a l’impression de voir et d’entendre Lawrence d’Arabie ordonnant l’assaut sur Aqaba. Ici, c’est Dealrach Ard-Vale, la capitale, qu’il faudra prendre.

Dans le domaine immatériel des divinités, on lutte aussi. Et Karic est encore la clef et le catalyseur de ce conflit. Seul capable d’amener une théophanie, d’inciter Wotan à revenir aider son peuple, il est aussi celui par lequel certains anciens dieux revanchards espèrent reprendre pied dans un monde qui les a chassés. Pris dans leurs rets, l'élu devient leur instrument. Sa vie et sa raison sont alors en jeu, sans compter la réussite de la révolution. Il faudra l’amour et la foi de la jeune Ankara pour sauver Karic de ce qui menace son âme et les troupes templières d’un désastre terminal.

Dans la capitale enfin, le combat libérateur a commencé. Alors que le roi Icarus, en Caligula dément, multiplie les meurtres d'impulsion contre les membres de sa propre cour, la résistance se dévoile, dresse des barricades, et entame la reconquête à l’intérieur des murs.

A l’écart de tous ces évènements, Pilot poursuit son œuvre néfaste de trahison de la cause en manipulant un Leito aux nobles idéaux pervertis par son funeste mentor. Pourquoi faire de Leito un ennemi de Karic ? Vers quelle fin ? Ses buts sont toujours aussi obscurs.

Cet avant-dernier tome de la saga a toutes les qualités de ses prédécesseurs. Histoire riche, puissante, parlante car éternelle – c’est de la lutte du bien contre la mal et de la liberté contre la tyrannie qu’il s’agit, volonté de montrer les hauts faits d’armes sans oublier les horreurs de la guerre, les actions héroïques sans négliger la part d'ombre éthique des combattants. Tout est dit de belle façon, grâce encore à des dessins de grande qualité, dynamiques et colorés, qui plongent le lecteur au cœur d’une action qui n’est jamais confuse en dépit de sa complexité.

Vivement le dernier tome et la conclusion de cette immense saga.

The Mice Templar, vol 4.2, Legend Part Two, Glass, Oeming, Santos, Guerra

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