Daryl Gregory : I’m Not Disappointed Just Mad AKA The Heaviest Couch in the Known Universe

Conseil aux nouveaux auteurs : Faites attention quand vous plaisantez en ligne. Imaginez, vous faites une blague sur l’écriture d’une histoire ridicule, quelque chose que vous n'écririez jamais ; ce n'est qu'une bonne blague jusqu’à ce qu’un éditeur en entende parler et vous demande d’écrire cette histoire. Il y a quelques années, sur un site, je disais à quel point Iain Banks était mon écrivain préféré mais que si je devais écrire un space opera, ce serait sur deux fumeurs défoncés qui manquent la guerre interstellaire parce qu’ils essaient de déplacer un canapé d’un bout à l’autre de la ville. Jonathan Strahan est alors intervenu et a dit : Je publierais ça. Ha ha ! Très drôle. Il a alors ajouté : Non, vraiment. Plus tard, on s’est croisés à une convention, et il m’a dit : Alors, cette histoire façon Iain Banks ? Et voilà, c'est fait ! Je sais, c’est une histoire absurde, mais en ces temps sombres... Sachez juste qu’elle a été écrite avec beaucoup d’amour et d’admir

Jusqu'ici, tout va bien


Sortie du tome 2 de la série fleuve "14-18" par Corbeyran et Le Roux. Après la mobilisation et les premiers jours de la guerre, c’est à l’automne 1914 que s’intéressent les auteurs.

Les huit amis partis au front avec enthousiasme ou résignation commencent à comprendre que la guerre risque d’être plus longue qu’imaginée et que beaucoup n’en reviendront pas. La « fessée aux boches » se transforme lentement en calvaire pour tous. D’autant que l’armée française, mal préparée, est mal équipée, tant en matériel militaire que pour les objets du quotidien.

Le désespoir envahi certains des héros. Le fanatisme guerrier, d’autres. Les premiers hommes tués d’assez près pour avoir vu leurs yeux sont durs à avaler. Sans parler des hommes si déchiquetés par un obus qu’on se retrouve avec des morceaux sur soi ? Tous les objectifs se fondent en un : survivre.

A l’arrière, les femmes commencent à souffrir de l’absence des hommes qu’elles aiment. On réalisera bientôt qu’ils constituaient aussi le gros de la force productive du pays et que les indispensables réorganisations vont être colossales.

Au front, outre la bataille de la Marne, entrevue de loin, et son mythe des taxis, c’est aux premiers soupçons de blessures autoinfligées que s’attaque Corbeyran ; elle mèneront beaucoup d'hommes au peloton d'exécution. La série étant bien plus légère que le très documenté one-shot La faute au Midi – même si le mot « léger » ne paraît guère approprié – le biffin accusé de blessure volontaire s’en sortira comme une fleur (qui plus est, il était innocent).
Après la guerre, il brulera les dessins de guerre qu'un ami lui avait confié et ne voudra plus parler de son expérience. Trop d’horreur, trop de malheur. Rien ne sera transmis aux générations suivantes. Une des causes sans doute du bis repetita vingt ans plus tard.

14-18 t2, Les chemins de l'enfer, Corbeyran, Le Roux

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