Suite et fin du diptyque "
Isabelle, La Louve de France".
Après un tome 1 qui fleurait trop la mise en place, les évènements se précipitent enfin, jusqu’au chaos.
Isabelle ne cesse d’être humiliée par les frasques de son époux, que ses sens maintiennent sous la coupe d’
Hugh Despenser et de son père. Non content de violer la dignité de sa reine, Edouard fait de même avec les lois et le droit de l’Angleterre. Ces excès répétés conduisent à la révolte des barons, et à leur victoire entrainant le bannissement des Despenser. Voire…
Après l’apaisement, par traitrise et alors qu’il a semblé céder, Édouard II décapite la rébellion, à tous les sens du terme ; un Lancastre, décidément toujours dans les mauvais coups, est le plus prestigieux des condamnés. L’opposition abattue, Edouard rappelle les Despenser et organise un coup d’état constitutionnel qui lui donne les pleins pouvoirs sans contrôle du Parlement.
Alors qu'une liaison, longtemps réprimée, s'épanouit entre Isabelle et
Roger Mortimer, de nouveaux développements politiques les conduisent à prendre la tête d’une seconde rébellion contre Edouard II, réussie celle-ci tant le roi ne jouissait plus d’aucun soutien dans son royaume.
Edouard II abdique, est emprisonné, et Isabelle exerce la régence au nom de son fils, couronné sous le nom d’Edouard III. Nul ne se doute encore que le jeune roi prendra son envol plus vite que prévu, écartant Isabelle et Mortimer - pour lui définitivement - et récupérant la totalité du pouvoir politique.
Pendant ce temps en France, les rois se succèdent alors que la querelle pour l’héritage de l’Artois fait rage entre
Robert III et la terrible
Mahaut, rendue célèbre par «
Les rois maudits ». Invoquant la
loi salique qui excluait les femmes de la succession, Robert contribua à l’ascension de la lignée des Valois, avant de se retourner contre
Philippe VI de Valois et d’aller soutenir les prétentions d’Edouard III à la couronne de France, allumant ainsi les feux de la Guerre de Cent Ans.
Ce tome 2, vif et chargé, est plus satisfaisant que le précédent. Les évènements qu’il décrit sont d’importance. Les ressorts patiemment tendus se détendent de manière explosive. Et même si Gloris s’autorise quelques libertés avec la vérité historique en cherchant une dramatisation émotionnelle plus grande, l’essentiel y est et la trame est respectée. Dessins et couleurs sont toujours très beaux. Les scènes de bataille notamment sont impressionnantes par la quantité des détails qui s’y expriment ; murailles, vêtements, armures sont à l’avenant.
Au final "
Isabelle La Louve de France" est un diptyque agréable à l’œil qu’on prend plaisir à lire pour la fureur de son histoire en se disant qu’il faudrait vraiment trouver le temps de relire «
Les rois maudits ».
Isabelle, La Louve de France, vol. 2, Gloris, Gloris, Calderon
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