Daryl Gregory : I’m Not Disappointed Just Mad AKA The Heaviest Couch in the Known Universe

Conseil aux nouveaux auteurs : Faites attention quand vous plaisantez en ligne. Imaginez, vous faites une blague sur l’écriture d’une histoire ridicule, quelque chose que vous n'écririez jamais ; ce n'est qu'une bonne blague jusqu’à ce qu’un éditeur en entende parler et vous demande d’écrire cette histoire. Il y a quelques années, sur un site, je disais à quel point Iain Banks était mon écrivain préféré mais que si je devais écrire un space opera, ce serait sur deux fumeurs défoncés qui manquent la guerre interstellaire parce qu’ils essaient de déplacer un canapé d’un bout à l’autre de la ville. Jonathan Strahan est alors intervenu et a dit : Je publierais ça. Ha ha ! Très drôle. Il a alors ajouté : Non, vraiment. Plus tard, on s’est croisés à une convention, et il m’a dit : Alors, cette histoire façon Iain Banks ? Et voilà, c'est fait ! Je sais, c’est une histoire absurde, mais en ces temps sombres... Sachez juste qu’elle a été écrite avec beaucoup d’amour et d’admir

Fragments de rose en hologramme


William Gibson est (était ?) un grand homme. Il a révolutionné la SF avec son premier roman "Neuromancien" qui créa le genre Cyberpunk. La "matrice", représentation sensorielle du réseau de données directement envoyée dans le cerveau humain via une interface neurale, dans laquelle se plongent les pirates informatiques pour des hacks qui peuvent leur couter la vie, est une superbe invention de science-fiction. Il a développé les concepts d'Intelligence artificielle autonome et de constructs (copie d'une personnalité humaine dans un système informatique) - Greg Egan fera, 10 ans plus tard, de la notion de constructs le coeur de son roman "La cité des permutants". Il a enfin imaginé le monde actuel avec une impressionnante clairvoyance alors qu'il a écrit au milieu des années 80. Dans Neuromancien et ses suites il y a les connections mobiles au réseau informatique, l'omniprésence des marques, l'omnipotence de multinationales plus puissantes que des Etats, la banalisation de la pornographie et de ceux qui en font profession, la montée en puissance de l'Asie, l'ultra-violence des gangs, l'innovation permanente en terme de drogues. C'est alors logiquement qu'il a reçu pour ce roman les trois prix les plus prestigieux de la SF : le Hugo, le Nébula, le Philip K. Dick award.
William Gibson est donc un auteur capital dans l'évolution du genre. Aussi il faut saluer l'initiative de "J'ai Lu" qui publie en un seul volume "Neuromancien" et ses deux suites "Mona Lisa s'éclate" et "Comte Zéro", le recueil de nouvelles "Gravé sur chrome" (qui contient la belle histoire d'amour trahi "Fragments de rose en hologramme"), ainsi que des éléments d'analyse. Pour ceux qui n'auraient pas encore lu, c'est une superbe occasion.
Neuromancien et autres dérives du réseau, William Gibson

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