The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Mon Silverberg préféré




J'adore Robert Silverberg. Ce très prolixe auteur de fantastique met dans ses écrits une nonchalance de branleur californien que je trouve tout à fait exquise (nul autre que Silverberg n'aurait eu l'idée de décrire, dans une nouvelle intitulée "Le dibbouk de Mazel Tov IV", une population d'extraterrestres, d'aspect bovin et dotés d'une fourrure verte, qui se convertit au judaïsme et crée une école rabbinique).
Ce "Livre des Crânes" est un grand roman. Nous suivons le voyage initiatique de quatre étudiants américains vers un monastère, caché dans le désert, dont ils ont découvert l'existence dans un livre ancien. Au bout de ce voyage, l'immortalité, mais pour deux d'entre eux seulement ; le troisième devra se sacrifier, et le quatrième être tué par les deux survivants. Chaque chapitre présente le point de vue d'un personnage et son cheminement intérieur au fur ;-) de l'avancée vers le dénouement. De secrets inavouables en découverte de soi, chaque personnage progresse, comme dans une psychanalyse, vers la révélation de son destin inévitable, de son rôle au sein du quartet. Comme diraient mes amis sociologues, les personnages sont agis par leur histoire personnelle plus qu'ils n'agissent. Le voyage ne fait que les mettre sur la voie qui était tracée pour eux. On peut penser à "Aux coeurs des ténèbres" de Conrad.
Le livre des cranes, Robert Silverberg

Commentaires

Laurent F a dit…
Quatre amis dont un homosexuel, un juif, un aristocrate et un garçon de ferme aspirent à l'éternité. Mais deux d'entre eux doivent être sacrifiés pour que les deux autres puissent l'atteindre. Lesquels seront les plus pervers, les plus machiavéliques ?...
Au-delà de cette intrigue, la première moitié du livre est construite comme un road movie un peu poussif. La seconde est plus stimulante.
Certes, de nombreuses questions restent sans réponse et le livre s'achève sur de nombreuses interrogations... A t'on intérêt à croire ? Est-il rationnel d'accepter les sacrifices terrestres dans l'espoir improbable de sauver son âme ?
Bref, un roman plus spirituel que futuriste...
Gromovar a dit…
Un road movie intérieur :-)